Cain "F 550"
La marque Cain est la seule au monde (du moins à ma connaissance) à proposer des cigares dont la tripe est entièrement composée de feuilles de ligero. Mais c'est quoi le ligero au fait ?
Le ligero fait partie des trois feuilles de tabac qui entrent dans la composition de la tripe, avec le seco et le volado. S'agissant de feuilles poussant au sommet du plant de tabac, elles sont dédiées à la force alors que le seco l'est à l'arôme et le volado à la combustion. Si vous voulez en savoir plus sur le sujet, je vous invite à consulter cet article sur le blog d'Edmond, concernant une expérience bien sympathique à laquelle j'avais participé par le passé.
Ce "F 550" est donc composé à 82% de ligero (les 18% restant étant la sous-cape et la cape), provenant des trois régions productrices du Nicaragua que sont Estelli, Condega et Jalapa. La gamme "F" est composée, tout comme les deux autres gammes de la marque, d'un pourcentage bien défini de chaque ligero des trois régions citées supra, qui se décompose de la façon suivante: 32% d'Estelli, le ligero le plus puissant ; 25% de Condega, un ligero un peu moins nerveux développant des arômes complexes et intenses ; 25% de Jalapa, le ligero le plus doux proposant des arômes plus subtils que les deux autres.
La partie composition du cigare étant terminée, voyons donc ce que nous propose ce dernier en terme de dégustation. Je ne m'éterniserai pas sur la construction, c'est très bien rempli et cette cape maduro bien grasse rend la chose alléchante.
Pour commencer, il dégage d'intenses effluves de bois et de chocolat qui mettent de suite en appétit. Les notes de chocolat noir ressenties à cru ne feront qu'attiser cette envie pressante d'en découdre avec ce cigare.
Et bien pour un cigare composé essentiellement de feuilles dédiées à la force, je dois dire qu'il fait preuve d'une douceur déconcertante. Ça en serait presque emmerdant j'ai envi de dire.
Du côté des saveurs, ça jongle avec le miel, le bois, les épices et ça s'arrête là. Un cigare linéaire sans grande évolution, pour ne pas dire aucune, qui ne parvient pas à me charmer plus que ça ; une première pour moi en ce qui concerne le terroir Nicaraguayen.
Le fait que le tirage soit un poil serré, que la fumée soit si légère qu'elle en serait presque inexistante et qu'il manque cruellement de longueur en bouche, n'arrange rien aux affaires de ce cigare.
À défaut d'être un cigare de dégustation, je pense qu'il aurait plus sa place en tant que cigare d'accompagnement ou d'apéro, c'est au choix.