Hoyo de Monterrey "Le Hoyo de San Juan"
S'il y a bien une certitude que j'ai acquise au fil de mes dégustations Cubaines, c'est que Hoyo de Monterrey sait faire de formidables cigares, et ce geniales (21.4mm x 150mm) ne déroge pas à la règle. Car oui, après avoir dégusté ce superbe module, je peux affirmer que ce "Hoyo de San Juan" fait partie de ce qu'il y a de mieux chez cette marque, voire même parmi le catalogue Cubain actuel.
Ayant vu le jour en 2014, ce module est composé d'une tripe dont les feuilles de tabac employées proviennent de la zone de culture de San Juan y Martinez, dans la province de Pinar del Río. Pas besoin de vous dire que cette région fait partie de celles produisant les meilleurs tabacs de Cuba.
Une fois en main, je ne peux être qu'admiratif de son magnifique esthétisme à faire pâlir les plus beaux Davidoff (et Dieu sait que je porte la construction de ces derniers en estime). Souple, jouissant d'un remplissage homogène, il est drapé d'une superbe cape lisse, tendue et huileuse. On pourrait apparenter cette première approche à de la joaillerie histoire de faire dans l'exagération, quoique ...
Il s'en dégage des effluves pâtissières, boisées et florales ; une magnifique invitation à le déguster que voilà. À cru c'est le chocolat au lait qui prédomine. Les premières bouffées sont oléagineuses, faites de bois précieux, de moka onctueux, ainsi que de notes florales et épicées (vanille, réglisse et muscade). Le problème avec ces entrées en matière de haute volée, c'est qu'on s'expose au risque d'avoir une suite en déca, tellement la barre est mise haute dès le début.
Mais je préfère ne pas y penser et profiter pleinement de ce premier tiers, où la puissance moyenne s'équilibre parfaitement avec les arômes présents. Délivrant une fumée ample et grasse en bouche, il est plaisant de constater que la combustion est également parfaite, avec une cendre bien blanche et compacte.
Mes craintes s'estompent vite au deuxième tiers, qui s'avère aussi bon que le premier. C'est suave et gras, avec des notes de noix et d'amandes fraîches, ainsi que de pain de campagne qui viendrait tout juste de sortir d'un four à bois. Ce genre de cigare m'inspire beaucoup, si bien qu'au moment où j'écris ces quelques lignes, je laisse de côté la patte corrosive et vulgaire généralement employée pour un ton plus léger et jovial.
Toujours en douceur, il m'amène au dernier acte où se mêlent le vieux tabac, le cuir tanné et le café torréfié. Que dire après ça, si ce n'est que je regrette qu'il s'agisse de mon dernier exemplaire ... Et oui, victime de son succès dès le début de l'année 2015, ce cigare est déjà devenu difficile à trouver dans nos civettes. Depuis je suis aux aguets, prêt à me procurer une dizaine d'exemplaires (au minimum) dès que l'occasion se présentera, pour un prix de 14.80 € l'unité.