El Credito "Serie R" - No.5
Ce El Credito trainait depuis déjà une belle lurette dans ma cave, sans que je n'éprouve une réelle envie d'en découdre un jour avec lui. Faut dire que cette marque n'est pas ce que je préfère, j'y ai jamais vraiment trouvé mon compte. Ce toro (21mm x 138mm), en plus de faire partie de mes "mal aimés", a vraiment une sale gueule !!! Autant t'as des cigares qui font vieillots mais tu sais d'entrée de jeu que ça va déboucher sur une dégustation de haute volée, autant là ça a plus la ganache à la vieille fille de joie septuagénaire à qui tu refuserais volontiers de lui rouler une pelle (pourtant gentiment offerte), car t'es à peu près sûr de choper un cancer du poumon étant donné que madame a décidé il y a cinquante piges de se transformer en cendrier ambulant.
La cape est dégueulasse, pigmentée de taches blanchâtres qui ne sont malheureusement pas de la "plume", trop bosselée, etc ... Et malgré tout je ne peux m'empêcher de vouloir l'allumer, allez savoir pourquoi ... Ça ne dégage pratiquement aucune senteur, si ce n'est de timides notes de vanille et de miel et à cru bah, c'est pas mieux en fait. Dès l'embrasement il émane une odeur de crottin très prononcée, chose que je trouve assez fréquent chez les Dominicains. C'est assez puissant, avec des notes de terre, de bois et de gingembre ; parfois c'est oléagineux mais de manière très brève. C'est pas fameux comme truc, ni bon ni mauvais en fait mais tranquille quand même.
Vu que j'ai affaire à un blend (cape Connecticut Broadleaf maduro, sous-cape Nicaraguayenne et tripe Dominicaine), je dois dire que c'est la patte Nicaraguayenne qui prédomine par la suite ; ça devient plus copieux, avec des saveurs rappelant le miel de thym, le poivre blanc et la terre humide. C'est moins fade à ce stade mais ce n'est pas non plus l'extase. La dernière partie ne montre guère d'évolution en matière d'arôme, le cigare devient quant à lui plus calme et doux pour terminer vers une extinction programmée, qui ne laissera pas place à de sublimes souvenirs par la suite.