Romeo y Julieta "Short Churchills"

Mais c'est qu'il est sacrément bon ce "Short Churchills" !!! Du moins le dernier exemplaire fumé fût un cran au-dessus des précédents. Un cigare "basique" me direz-vous, un robusto que l'on a en général en plusieurs exemplaires dans son humidor, mais qui reste toujours plaisant à déguster. Finalement, ça en devient même habituel de retourner vers les bases: on s'accorde une ou deux fantaisies parfois, entre le Cubain nouveau (comprenez par là, tout petit et bien gros ...) et le Nicaraguayen où la bague est plus grande que le cigare lui-même, mais on en revient toujours aux trucs simples, à ces cigares sans fioritures qui vous ont transporté lors de vos premières dégustations, vous rendant nostalgique en quelque sorte à chaque redécouverte ... Attention, je vous joue pas la complainte du jeune Padawan ayant accédé à la sagesse du maître Jedi depuis peu, mais je fais juste un petit constat personnel en m'apercevant que dans chaque terroir, je reviens vers les choses simples et qui restent toujours autant efficaces.

La minute "Michel Onfray s'auto-masturbant à la lecture d'une de ses merdes oeuvres" étant passée, on va peut-être pouvoir passer aux choses qui nous intéressent, en causant plus sérieusement vitole !!! L'esthétique, je passe car avec le temps c'est devenu un détail dont j'en ai royalement rien à tanker tellement ce n'est pas ça qui fait que ma dégustation est réussie ou non ; après y a quand même des exceptions qui méritent d'être pointées du doigt, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Les senteurs, on y arrive !!! C'est l'étape que je ne loupe jamais car c'est elle qui va m'évoquer quelque chose en premier lieu, me donner la note de départ on va dire. Mais bon, vu que je possède un éventail d'arômes en mémoire aussi fourni que le Q.I. de Nabilla (tient ça faisait longtemps), ça tourne relativement toujours autour des mêmes saveurs. Je suis toujours en train de mettre au point mon arme secrète me permettant de voler ce super-pouvoir à Edmond et Erwann à titre d'info, mais disons que dans ce projet aussi je suis pas bien brillant. Toujours est-il que, de manière assez inhabituelle pour ce module, ce sont de délicieuses senteurs de gâteau tout droit sorti du four qui s'en dégage, genre un quatre-quarts !!!

Dès l'allumage, il fait exactement ce que j'attends de lui: il se montre de suite très suave et incisif à la fois, avec des notes de cèdre très prononcées, suivies par du moka crémeux, du poivre noir et une once d'herbe fraîche. Bim, voici le classique "des notes de patati patata" servit à chaud et sans grande diversité ... Même pour vous conter un cigare, je suis pas vraiment doué mais faut dire aussi qu'avec le temps je suis arrivé à la conclusion que les cigares, je préfère les fumer plutôt que d'en parler. Bonne puissance, belle intensité dans les arômes, je pense qu'on a fait le tour de la mise en bouche et qu'on peut embrayer sur la suite. La suite tiens, parlons-en avec une fumée beaucoup plus ample, grasse et laissant pas mal de mâche après chaque bouffée. Aromatiquement ça évolue certainement en offrant de la noix fraîche, du biscuit salé et de la terre humide. Ça monte en puissance, c'est plus copieux mais ça reste plus simpliste et réservé que le tiers précédent, ce qui ne le rend pas pourtant autant désagréable. On arrive dans le dernier tiers, qui démarre de façon assez poussiéreuse (brièvement) pour devenir très rapidement pâtissier, avec du chocolat noir, du biscuit au beurre, de la crème, quelques épices légères et un soupçon de minéral (non ce n'est pas une recette signé Philippe Etchebest ...), tout en perdant son côté onctueux au profit d'une facette plus tranchante mais tout aussi gourmande. En conclusion, les basiques ça cartonne toujours autant !!!