San Cristóbal de La Habana "La Fuerza"
Chaque cigare dégusté me laisse un souvenir qui lui est propre, qu'il soit mauvais, bon ou même excellent. Mais il y a également le cigare qui vous laisse THE souvenir, celui qu'on pourrait qualifier de parfait et ce gordito (20mm x 141mm) en fait partie. Les précédents "La Fuerza" que j'avais fumé s'étaient déjà avérés formidables mais celui que j'ai dégusté dernièrement, je peux vous dire sans exagération qu'il côtoie les étoiles !!!
San Cristóbal de La Habana, une marque que l'on pourrait qualifier de "jeune" n'ayant été lancée qu'en 1999, et pourtant les modules qui composent sa gamme n'en finissent pas de me surprendre. Pas que cette jeunesse soit un synonyme de défaut, je préfère éclaircir mes propos dans le cas présent, mais disons qu'on pourrait avoir tendance à s'aventurer du côté des classiques alors qu'il existe des marques fabuleuses encore trop discrètes et qui gagnent vraiment à être connues.
Ce que j'apprécie vraiment avec cette marque en premier lieu, c'est l'esthétisme de ses cigares. Je trouve qu'ils ont ce petit côté rustique, mis à l'honneur par des capes généralement soyeuses et aux nervures bien évidentes, sans être grossières. De suite ça m'attire, comme un petit air de "vieux meuble Louis XIV poussiéreux" qu'on trouverait dans une brocante.
Dégageant de subtiles saveurs de miel et de terre, il égaye mes sens. À cru le miel est toujours là, c'est une note que je perçois assez souvent chez les cigares de cette marque et j'apprécie beaucoup je dois dire. Les premières bouffées annoncent déjà une formidable dégustation, faites de terre humide, de poivre blanc et de miel crémeux. Moyennement puissant, ce cigare dégage une fumée légère et gouleyante, où chaque bouffée se conclut par une délicate sensation crémeuse.
Mais ce formidable premier acte n'est qu'une mise en bouche comparé à la suite. En effet, le deuxième tiers s'amorce dans un registre pâtissier, composé de notes de chocolat au lait, de noisette grillée et de pain beurré. Comme si cela ne suffisait pas, cette vitole fait preuve d'une magnifique rondeur où les arômes sont fondus. À ce stade je peux affirmer que j'ai atteint le nirvana ...
Doucement mais délicieusement, il continue son petit bonhomme de chemin jusqu'au dernier tiers, en délivrant un superbe duo de notes parfaitement maîtrisées, que sont le poivre vert et le cacao amer ; c'est rassasiant tout ça. Pas besoin d'épiloguer 107 ans après ça, tout a déjà été dit sur ce cigare et en rajouter s'apparenterait à du gavage inutile. Oh et comme les choses sont bien faites, il n'est vendu que 12.50 €, ce qui n'est vraiment pas cher par rapport au moment d'extase qu'il procure.