Juan López "Selección No.2"

Après quelques jours de canicule, une agréable brise matinale vient raffraîchir ce dimanche ensoleillé. C'est ce moment que je choisis pour aller m'installer à l'ombre des arbres, accompagné de ce robusto cubain.

Ce robusto que je ne connais que de nom, dormait depuis un an environ dans ma cave. Sans le vouloir et en raison de peu de temps (le boulot, toujours le boulot...) pour m'adonner à ma passion, je m'aperçois que je laisse mes vitoles se "reposer" de manière bénéfique, ce qui est une bonne chose finalement.

D'apparence assez rustique, avec sa cape colorado aux nervures apparentes, ce cigare est assez ferme avec un remplissage régulier. Il dégage des senteurs boisées ; à cru il sent le foin et les épices légères.

Après un allumage sans difficulté, les premières bouffées sont boisées et animales (cuir). Ce premier tiers à la puissance moyenne, est crémeux avec des arômes rappelant le moka. Je suis agréablement surpris par la rondeur de ce cigare !!!

Pour cette dégustation je décide de tester une pratique qui consiste à mélanger la fumée présente dans ma bouche avec de la salive, histoire que les arômes et la puissance de ce cigare puissent mieux s'exprimer. J'ai lu ça dans un ouvrage d'occasion que je viens de m'offrir, "Le Manuel Pratique de l'Amateur de Cigares". J'avoue que ça ouvre de nouvelles perspectives de dégustation, c'est très intéressant pour mon apprentissage.

Le deuxième tiers est légèrement épicé et se fait plus empyreumatique, avec des arômes de café torréfié et de pain grillé. Cette agréable rondeur est toujours présente et une onctuosité sans pareil se fait sentir.

C'est à cet instant que je m'abandonne totalement à ce cigare. Je crois qu'il arrive un moment où il faut arrêter d'essayer d'analyser ce module mais plutôt le fumer, tout simplement. Tranquillement et en toute sérénité, je poursuis donc cette magnifique dégustation.

Et c'était sûrement la meilleure chose à faire car en le dégustant de la manière la plus détendue possible, je n'ai aucune peine à ressentir sa puissance qui diminue en intensité au profit d'agréables arômes de beurre et de cacao. À vouloir tant bien que mal le décortiquer sous toutes ses formes, je serais sûrement passé à côté de sa formidable prestation.

Le final venant légèrement chauffer le bout de mes doigts, je me résous à l'abandonner pour le laisser mourrir comme il se doit....

Voici un robusto qui mériterait d'être sous le feu des projecteurs (à moins que ça ne soit déjà le cas...), continuant son petit bonhomme de chemin dans l'ombre de certains.

Comments

[Damibibi]

Complètement d'accord, il n'est pas cher, bon, goûteux et on passe franchement une très bonne dégustation. Bon, c'est un peu viril (mais pas autant qu'un D4), c'est onctueux (un peu comme un Royal Corona de chez Bolivar), bref, il faut en avoir dans sa cave !